Spirou

Champion de la bonne humeur!

Message posté à l’origine sur Mastodon dans le cadre d’un jour, un kif.

Cela faisait longtemps que je voulais en parler mais pour quelque raison, je ne l’avais jamais fait!

Cela fait plus de cinquante ans que je suis un lecteur du journal de Spirou et même si aujourd’hui, le journal a bien changé, il reste un moment de lecture détente chaque semaine.

Ce que j’aime particulièrement, c’est justement la publication en épisodes de bandes dessinées et il faut attendre la semaine suivante pour avoir la suite. Une chose difficile à appréhender par les jeunes générations habituées à “binger” des séries. Pourtant, quel bonheur pour l’esprit d’avoir la possibilité d’imaginer la suite avant de la découvrir la semaine suivante.

Mais Spirou, c’est avant tout le personnage qui a donné son nom au journal.

Le premier numéro est paru le 21 avril 1938 des presses des éditions Dupuis à Marcinelle, près de Charleroi. Dupuis éditait déjà à l’époque “Le Moustique” (qui existe encore aujourd’hui) et “Les Bonnes soirées” (disparu lui mais j’ai encore connu dans les années 1970) qui étaient des magazines pas vraiment pour les enfants. C’est pourquoi Jean Dupuis décida de créer un journal pour la jeunesse. Il paraît donc chaque semaine depuis 1938 avec toutefois deux interruptions : une courte en 1940 (de mai à août) et une plus longue en 1943, victime de la censure nazie (de septembre 1943 à Octobre 1944 mais avec la parution de deux fascicules).

Le personnage n’est pas créé par un dessinateur belge mais par un français : Robert Velter, dit Rob-Vel et les premières aventures de Spirou se passent dans l’hôtel Moustique mais très vite Spirou va parcourir le monde dans des aventures rocambolesques et très vite accompagné de Spip, son inséparable écureuil.

Le personnage même de Spirou est inspiré des grooms qui officiaient sur les bateaux transatlantiques de l’époque.

Au début de la seconde guerre mondiale, Rob-Vel est blessé au conflit et fait prisonnier, c’est son épouse, Blanche Dumoulin qui assure la production des planches mais à un moment donné au milieu d’une histoire et parce que tout devient très compliqué avec l’occupation, c’est Joseph Gillain, dit Jijé, le seul auteur disponible qui reprend au pied levé la série.

Après la libération, c’est Jijé qui assure l’animation de Spirou et lui adjoint le fantasque personnage de Fantasio.

En 1946, un jeune auteur, inconnu à l’époque, reprend, lui aussi en plein milieu d’un récit, le personnage de Spirou : André Franquin.

A partir de 1947, il publie sa première grande aventure : Spirou et l’héritage, suivi de Radar le Robot (tout deux exclus de la série classique mais repris en Hors Série).

Jijé réalisera une dernière histoire en 1950 et ensuite, pendant encore près de vingt ans, c’est Franquin qui va étoffer la galerie de personnages dont le Comte de Champignac, Seccotine et surtout le Marsupilami!

Dans les années 1970, c’est le breton Fournier qui animera la série pendant quelques années et après un intermède avec l’auteur liégeois Nic et le scénariste Raoul Cauvin (il est à l’origine de milliers de scénarii pour divers auteurs du journal jusqu’à son décès en 2021), ce sera la longue période Tome & Janry (également créateurs du Petit Spirou).

Aujourd’hui, il n’y a plus vraiment d’auteur attitré et il y a eu pas mal de “one shots” appelés le Spirou de… Un des plus remarquable est sans conteste celui d’Emile Bravo.

Voilà, en résumé l’histoire du personnage mais savez-vous ce que veut dire Spirou?

En Wallon, séries de dialectes parlés dans la Wallonie de Tournai à Liège et de Namur à Virton, un Spirou est un écureuil. Le terme désigne aussi quelqu’un d’espiègle, de fougueux, ce qui correspond bien au personnage des débuts.

Le club de Basket de Charleroi porte d’ailleurs le nom du célèbre groom.

Pour moi, les meilleures années sont évidemment celles de mon enfance/adolescence à savoir les années 1970-80 même si j’ai encore beaucoup de plaisir à le lire chaque semaine.

J’ai appris à dessiner avec Spirou aussi, en recopiant les cases de mes héros favoris…

Et si Spirou, c’est la bonne humeur, l’espièglerie, son concurrent disparu en 1988, le journal de Tintin était trop austère pour moi à l’époque! 🙂

Pour ceux qui veulent se replonger dans l’histoire du journal en feuilletant les anciens numéros, je ne peux que recommander le site : Site d’archives du journal de Spirou (clic droit pour ouvrir dans un nouvel onglet).

Bonne lecture!