Partie jouée le 27/11/2020
Mage : Psum
Image : Milloupe
Clés : Champignons ; Serpents
Quête : Retrouver mon état de nature
Talisman : Femme-louve + masque noir
Artefact : Cape translucide
Mage : Je suis un être de l’entre-deux. Je suis entre deux espèces. D’apparences, je suis une femme, mais je possède de nombreuses caractéristiques d’une louve. Sous ma grande chevelure se cachent deux oreilles pointues, j’ai de la fourrure dans le dos, mes mains sont dotées de griffes et mes pieds sont des pattes de loup. J’ai également un masque noir sur tout le visage, qui me rappelle ma quête. Je porte également une grande cape soyeuse arrivant jusqu’à mes pieds. Elle est très légère et presque translucide, comme de l’eau faite tissu. C’est cette cape qui me donne mes pouvoirs magiques.
J’ai couru par monts et par vaux, suivant le bruit du vent, qui me murmure à l’oreille que c’est dans cette forêt que je trouverai ce que je cherche.
Que t’attends-tu à trouver ? L’orée de la forêt.
Image : En cherchant un passage pour entrer dans cette forêt sombre et dense, tu finis par apercevoir une trouée entre les arbres, due à un énorme champignon, dans le pied duquel une sorte de tunnel a été creusé vers le cœur de la forêt. Les champignons seront la première clé. Les arbres ont enserré ce champignon géant de leurs racines, et depuis une de ces branches tu entends le bruissement d’un serpent qui te regarde. Les serpents seront la seconde clé. Au-delà du tunnel creusé dans le pied du champignon, tu vois des marques de passage, des arbres déracinés, des buissons retournés…et des pans de cape, accrochés dans les branches.
M : Le serpent n’est pas surpris de me voir. Dans ses yeux je lis qu’il reconnaît et accepte ma présence. Je le salue, lui rend son regard, et j’entre dans le tunnel-champignon. Je laisse glisser ma main sur la paroi et le passage se referme derrière moi. Je prends alors les lambeaux de cape que je trouve autour de moi, les rassemble dans ma main, et, en prononçant quelques mots, les reforme en une cape intacte. Je la laisse sur une branche voisine pour que son propriétaire puisse un jour la retrouver. Je m’avance dans la forêt.
Que t’attends-tu à trouver ? Un obstacle.
I : Tu marches quelques temps dans la forêt, laissant ton instinct te guider. Puis tu commences à entendre comme un sifflement constant, le sifflement de nombreux serpents. En te dirigeant vers la source de ce bruit, tu arrives devant un mur d’arbres, tellement serrés et enchevêtrés qu’ils te bloquent le passage. Si tu suivais ce mur, tu verrais qu’il enserre toute un clairière, d’où proviennent les bruits de serpent.
M : Me rapprochant de ce mur d’arbres, je tends une main griffue vers lui, et caresse doucement les branches. Sur l’une d’entre elles se met à pousser un champignon, auquel je m’adresse dans une langue inconnue. Alors il disparaît à nouveau dans la branche, et un passage s’ouvre dans l’enchevêtrement. J’avance, et le passage se referme derrière moi. Au centre de la clairière se trouvent de très nombreux serpents, en train de former comme un large disque tournant lentement sur lui-même. Je retire ma cape et, lui donnant la forme d’un serpent argenté, translucide, je la fais danser devant moi. Les serpents cessent leur danse et observe ce que je fais. Après un temps, ils s’écartent pour me laisser un passage jusqu’au centre de leur disque, où se trouve un escalier vers les souterrains.
Que t’attends-tu à trouver ? Un allié, ou une aide.
I : Tu descends par ce passage souterrain pour arriver dans une large grotte. Ses murs sont quadrillés des racines des arbres de la surface. Partout, au sol, sur les murs, depuis le plafond, poussent de nombreux champignons fluorescents, baignant le lieu dans une lumière froide, artificielle. Tu vois alors qu’un unique serpent t’a accompagnée. Il s’approche de toi, puis prend la forme d’un homme, portant une cape, qui te regarde et te fait comprendre que si tu n’es pas une intruse, il te faut tout de même gagner sa confiance.
M : Je prononce quelques mots, et les champignons se mettent à émettre de très nombreuses spores lumineuses. Elles viennent s’agglomérer dans ma main en une boule de lumière. Je la tends aux racines des arbres pour leur donner de l’énergie. Je pose alors ma cape au sol de la grotte, et celle-ci s’étend jusqu’à occuper tout l’espace. Quand je la retire, de nouveaux champignons et des fleurs ont poussés. L’homme serpent me fait alors signe de le suivre, reprend sa forme animale et se dirige vers une galerie.
Que t’attends-tu à trouver ? Un lieu de repos, de recueillement
I : Avançant dans la galerie, tu t’orientes d’abord à la lumière des champignons fluorescents, puis aux sifflements de ton guide quand la lumière te fait défaut. Puis enfin, tu entends le bruit de l’eau qui coule. Tu arrives alors dans une nouvelle cavité souterraine, où se trouve une assez haute cascade, nourrie par un ruisseau provenant d’une fissure en hauteur, se déversant dans un petit bassin, puis se vidant par une faille dans un mur. Cette cascade n’est pas sans te rappeler un rideau aquatique, d’une texture comme celle de ta cape, et l’eau qui la constitue luit de spores de champignons. À côté du bassin, non pas construit mais directement gravé dans la roche, se tient un banc de pierre.
M : Mon guide serpent, fatigué de notre marche, se repose en s’enroulant au pied du banc. Je l’y rejoins et m’assoie. J’enlève d’abord mes chaussures, révélant des pattes de louve. Je pose alors mes chaussures et ma cape sur le banc. J’enlève tous mes habits, me dénudant complètement. Je passe à nouveau ma cape autour de mon cou, puis m’avance vers le bassin. J’y mets d’abord mes pattes, puis marche jusqu’à la cascade. Je me place alors sous cette cascade brillante et y reste debout, la lumière s’accrochant à ma cape et à mon dos. Quelques minutes s’écoulent. Le serpent se réveille, glisse de l’autre côté de la cascade, et me regarde. Je suis devenue une louve, portant une cape, cela n’a pas l’air de le surprendre. Sur mon museau, mon pelage gris est toujours marqué d’un masque noir.
Que t’attends-tu à trouver ? La surface.
I : Suivant une galerie ascendante, tu atteins la surface par ce qui passe pour un terrier vu de l’extérieur. Tu es au pied d’un grand promontoire rocheux. Sous ce promontoire se tient un nid de serpents. Une serpente géante est lovée autour de nombreux œufs, dont un beaucoup plus grand que les autres. Ton serpent-guide va se blottir contre cette mère serpent. Sur ta cape, les lumières de la cascade donnent naissance à de nombreux champignons.
M : Je laisse tomber la cape, qui se mêle à la terre. À cet endroit se mettent à pousser des champignons, de l’herbe et des fleurs. Je m’approche du nid, et vois que la mère serpent a un regard très triste. L’unique grand œuf est fendillé, abîmé. Alors j’avance vers celui-ci sous le regard méfiant de la mère. Je lèche la fissure de quelques coups de langues, elle disparaît. Je me couche dans le nid avec la mère serpent, pour un temps qu’aucun humain n’est là pour mesurer. Puis des œufs commencent à éclore des petits serpents et des petits loups. Puis enfin le grand œuf éclot. La mère serpent s’approche de mon front et me touche brièvement, comme pour me donner un baiser. La marque noire que je portais disparaît. Je quitte les lieux avec les louveteaux.
FIN
Questions en vrac (issues des règles) :
1. Mage, quelle était ta quête ? Comment s’est-elle conclue ? Quelles en ont été les étapes importantes ?
Background (construit au fur et à mesure dans l’esprit de Psum) :
Elle imagine une louve tentée par la magie, qui a porté la cape pour être mage et devenir humaine. Le masque est symbole de trahison envers son espèce, qui l’a fait être rejetée par les loups. Son mélange d’espèces la rend également rejetée par les humains malgré sa magie. Après une vie à voyager et découvrir le monde, la Quête était d’être pardonnée de sa trahison et retrouver son état de nature.
Les chemins qui se referment derrière elle représentent le changement définitif vers lequel elle se dirige. La cascade a été une étape majeure : elle retrouve sa forme originelle, mais n’a pas encore perdu le masque/la trace. Il lui faut abandonner la cape en tant que renoncement à la magie, sa dernière action magique étant de protéger/guérir l’œuf. La mère serpent accorde alors son pardon au nom de la nature.
2. Image, qu’en avais-tu compris ? Que croyais-tu saisir qui s’est révélé faux ?
Mil n’avait bien sûr pas tout le background, mais l’idée de perdre le masque pour rédemption/oubli paraissait claire.
Mil pensait que le masque disparaîtrait quand elle devenait louve, et n’avait pas compris toute la symbolique jusqu’à ce moment.
3. Essayez de dire quel sens les clés revêtent pour vous. Est-ce facile, ou cachent-elles quelque chose d’ineffable ? Leur sens semble-t-il avoir été sujet à une redéfinition au cours de la partie ?
Champignon - essentiellement du décor, et plutôt mignons (parce que le Mage les a beaucoup anthropomorphisés) alors que l’Image les pensait plutôt sombre, mais voila.
Serpent - ont pris une dimension très mystique, entre leur ronde infernale, l’homme-serpent, et la Mère qui symbolisait la nature/forêt à elle seule.
Cape - D’abord utile et magique, devient ensuite le seul poids, la seule trace qui reste une fois la transformation en louve effectuée. Elle est autant un symbole de trahison que le masque.
4. Les clés permettent-elles de comprendre quelque chose de plus que la simple succession des scènes ?
Les champignons éclairent le chemin et permettent le passage.
Les serpents attirent, guident, autorisent et pardonnent…ils rendent la quête possible.
La cape passe d’outil magique utile à lourd fardeau dont il faut se débarrasser.
5. Quel moment avez-vous préféré ? Qu’est-ce qui, au contraire, n’a pas marché ou a révélé une incompréhension mutuelle ?
Les loups qui éclosent, et le champignon qui laisse le passage (coucou, on s’était dit que ce serait sombre, et puis…d’accord, on est dans un Miyazaki)
6. Avez-vous eu des problèmes vis-à-vis du partage des responsabilités ? Le Mage osait-il décrire les effets de ses actions, empiétait-il sur les descriptions de l’Image ?
C’était parfait en termes de ressenti.
7. Ressentez-vous les rôles de Mage ou d’Image difficiles à jouer ? Lequel vous convient le mieux, lequel vous semble plus fatigant ?
Le Mage est plus libre tout en devant orienter vers la résolution de la quête, l’Image a plus d’enjeu car elle doit fournir des choses intéressantes pour le Mage.
Psum a le sentiment d’aller trop vite vers sa quête en tant que Mage, et que c’est plus fatigant ; elle a trouvé plus facile d’être Image.
Mil a le sentiment qu’être Image induit plus de pression car il faut que le Mage ait quelque chose à se mettre sous la dent ; il a préféré être Mage.
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